Le projet de l'école a été développé en collaboration avec Michele Amorim et Endi Marley pour le concours "The Earth School Competition, Secondary School in Kafountine", organisé par l'ONG Kakolum en partenariat avec Archstroming Architecture Competitions. La proposition visait la création d'une école pour 400 élèves dans le village côtier de Kafountine, en utilisant des matériaux locaux et des techniques de construction durables. L'approche a été conçue pour réduire les coûts et minimiser les impacts environnementaux, garantissant une infrastructure durable et adaptée au climat de la région. Le projet a utilisé la technique de la voûte nubienne, qui ne nécessite ni coffrage ni échafaudage, permettant une exécution plus rapide et plus économique.

Ma thèse de master à la FAUP a utilisé ce projet comme étude de cas pour évaluer la viabilité architecturale de la voûte nubienne dans un contexte institutionnel, étant donné que cette technique a été traditionnellement appliquée dans l'auto-construction populaire. La recherche a abordé la fonctionnalité de la technique, son adaptation au climat et son potentiel de reproductibilité. Face au manque d'infrastructures scolaires au Sénégal, à la tendance de la construction conventionnelle et aux conditions climatiques difficiles, l'étude met en lumière la nécessité d'alternatives plus durables. Les résultats ont montré que cette technique constitue une solution viable et efficace, en particulier lorsqu'elle est combinée avec du béton armé pour le renforcement structurel.

D'un point de vue écologique, la construction avec la voûte nubienne réduit significativement les émissions de gaz à effet de serre et favorise la séquestration du carbone. Le projet a intégré des stratégies de végétalisation qui optimisent l'absorption du CO2, favorisant un bilan carbone positif. On estime que l'école deviendra neutre en carbone dans un délai de 10 à 15 ans, en fonction de la croissance de la végétation et de l'utilisation efficace des ressources. Sur le plan financier, la construction de l'école a coûté environ 30 % de moins qu'un bâtiment conventionnel en blocs de ciment et toiture métallique, atteignant un coût final d'environ 200'000 euros. Ce coût a été encore réduit grâce à l'utilisation de la main-d'œuvre locale et de matériaux accessibles.

En plus de l'analyse technique et environnementale, la thèse a abordé l'impact de la forme et de l'orientation des bâtiments sur le confort environnemental. Le projet a privilégié la ventilation croisée, la protection contre une exposition excessive au soleil et l'optimisation thermique des espaces intérieurs. La structure modulaire permet des extensions futures sans compromettre l'efficacité thermique. La valorisation des matériaux vernaculaires a également été explorée, mettant en évidence leur impact positif sur la perception sociale et l'intégration culturelle de l'école. Ainsi, le projet représente un modèle réplicable pour d'autres régions ayant des conditions climatiques similaires, répondant aux exigences contemporaines de l'universalisation de l'éducation et de la décarbonisation.